Un week-end à Amsterdam / Voyage / Partie 1

Le blog est tout nouveau, et le prétexte à un peu tout (ou presque) ! Vous montrer des reportages plus complet des belles rencontres (notamment des amoureux) - ils arrivent - mais pas seulement. Etre photographe c’est s’inspirer de tout. Tout ce qui nous entoure, et c’était déjà pour moi une évidence que cet espace serait l’occasion de déployer tout ce qui fourmille dans ma tête - tout ce qui peut retenir mon attention, du plus futile au plus important aussi. Etre photographe c’est transmettre ses tripes dans les rencontres et les images, et tout ça se construit avec ce que l’on voit, ce que l’on ressent, ce que l’on vit.
Vivre, allons-y !

Il y a ce jour où votre amie d’enfance (plus de dix ans qu’on se connaît, c’est fou) vous annonce que pour ses 30 ans, elle veut faire quelque chose de différent des années précédentes, vous ne pouvez qu’approuver. Saisir un brin de folie, perturber le quotidien et décider de partir en voyage !
Mais pas que : en m’embarquant avec elle ! Comment refuser une excursion d’un week-end à Amsterdam ?! Oui, en effet, la question est superflue. Surtout qu’elle m’offre le voyage (c’est un peu beaucoup mon anniversaire aussi !).

On n’a pas tous les jours 30 ans, n’est-ce pas. C’est ce qu’elle s’est dit, et me voilà entraînée dans cette aventure inédite. Le programme se précise à mesure que la date approche, nos goûts sont les mêmes, on sait ce que l’on aura envie de faire : s’immerger, s’imprégner, découvrir le plus possible, photographier, visiter des boutiques, goûter aux spécialités, ramener de jolis souvenirs !

L’aventure commence par l’avion… Et oui, vous savez cet engin très lourd qui arrive à se déplacer dans les airs à travers les nuages ? Oui, ok, il y a de l’appréhension.

Il faut le savoir, je ne suis pas une grande fan des sensations extrêmes, mon corps ne les accepte pas vraiment. La sensation du décollage n’est pas très agréable, mais elle laisse quand même survenir une petite excitation « oh mon dieu, on vole ». La sensation a été légère ce jour là, car nous avons décollés de nuit, après une heure de retard suite à une météo peu coopérative dans le ciel amstellodamois. Le vol n’est pas long et aurait pu nous laisser un vague souvenir, mais c’était sans compter les turbulences à l’arrivée…

Autant vous dire qu’une fois les pieds sur le sol, le bonheur est immense ! On aura grandement mérité notre visite.

Le périple de la soirée continu : trouver la sortie de l’aéroport, ok c’est tout droit, c’est bon. Parce qu’on en mène pas large avec nos corps secoués pendant ce qui nous a semblé une éternité.

Acheter un ticket, prendre le train pour le centre ville, acheter un ticket, trouver le tram pour nous amener à l’hôtel, se tromper de station, perdre le nord, exercer son anglais et demander de l’aide, prévenir l’hôtel par téléphone de notre arrivée tardive, trouver l’adresse, obtenir les clés et… s’étaler sur le lit !

La première nuit hors de son propre lit douillet est parfois difficile, et bien celle-ci fût tellement méritée que vraiment parfaite !

Notre hôtel Hortus est situé dans le quartier Plantage à l’est du centre ville, aux abords du jardin botanique. L’immeuble est représentatif de l’architecture d’Amsterdam : construit en hauteur, les pièces ont le plafond haut et il est doté d’escaliers très raides pour accéder aux étages. Passage à la douche pour réveiller tout ça, et descendre prendre le petit déjeuner. Café, bol de céréales dans du lait froid et tartine de confitures fraise ou abricot, pâte à tartiner sur du pain de mie. Un peu « too much » ce petit déj, mais il fallait bien ça pour récupérer de la veille. Les turbulences vont revenir dans notre esprit à de multiples reprises. Ok, nous sommes vivantes, tout va bien.

Installées que nous sommes à nous délecter de ce premier repas, nous préparons notre plan d’attaque. Les dernières miettes englouties, nous sommes prêtes à braver la ville… et ses vélos !

A peine sorties, on en croise déjà une dizaine. Quelques pas plus loin et ce sont des pelotons entiers qui se succèdent sur les voies qu’ils leurs sont réservées. C’est un défilé assez magique d’un point de vue de toulousaine… Ils sont vraiment mignons tous ces vélos, et ils semblent si agiles et décontractés à rouler dans le froid de novembre pour démarrer leur journée.

Autre que les vélos, on croise quelques voitures (si peu), et bien sûr, le tram, le roi de la ville lui aussi. On fait le tour du quartier, on croise déjà un Hema (cette boutique que nous découvrons tout juste à Toulouse est une institution ici), les habitants partent travailler et l’on découvre cette jolie ville dans la brume du matin.

A peine quelques pas pour découvrir le début des canaux qui serpentent Amsterdam et les magnifiques façades à l’architecture qui en font son charme irrésistible.

La prochaine étape, acheter un forfait de transport, l’occasion de discuter avec un agent du service des transports très (très) gentil qui nous conseille sur l’achat de notre ticket. 
Nous sommes parées pour deux jours de transports illimités (métro, tram, bus) !

Nous sommes lundi matin : c’est l’heure du marché aux puces et brocante Noordermarkt, nommé d’après l’Eglise Noorderkerk à côté duquel il est installé. Ce marché de quartier - situé dans le Jordaan - où règne une ambiance très agréable, mêle vêtements moderne et vintage, produits naturels et bios, beautés ou à manger, ainsi que des objets de brocante. Même si l’on ne déploie pas le porte monnaie, c’est un vrai plaisir pour les yeux, et une première immersion dans la vie amstellodamoise. Il commence à pleuvoir sérieusement sur la ville, emmitouflées dans notre manteau capuche nous bravons les gouttes entre chaque stand.

Le temps de la balade il est bientôt l’heure de manger, nous reprenons la direction du centre ville vers l’une de nos adresses programmées, pour manger des frites : Vleminckx Sausmeesters, Voetboogstraat 31 (près de Kalverstraat). Ils vous servent les frites maisons bien chaudes dans un joli cornet (avec ou sans sauce) pour quelques euros, dévorées bien vite pour se réchauffer de l’humidité du jour.

Les amstellodamois et les expatriés sont vraiment très gentils, nous avons été abordé plusieurs fois en l’espace de deux jours pour nous proposer de l’aide alors que je déployais notre plan de ville pour nous situer et continuer nos pérégrinations.

Cette première journée est donc sous le signe de la pluie, mais pas petite, la pluie, un déluge… infini ! Au début on se dit, ça va passer, c’est une averse, mais elle a raison de nous. L’appareil photo est obligé de repartir dans le sac sous peine d’être inondé, le plan de ville commence à perdre de son allure, et nous avec. Cela fait longtemps que nous n’avions pas connu une journée éprouvante comme celle-ci.

Heureusement l’après midi, est prévu la visite du Musée Van Gogh, avec son exposition spéciale Van Gogh / Munch, oh joie. Bien sûr, ça n’est pas drôle sans un peu de piment supplémentaire dans la journée : l’oubli des tickets d’entrée de l’exposition à l’hôtel ! Mais ce n’est pas comme si nous avions des kilomètres à faire, notre ticket de transport illimité héros est là et nous effectuons le trajet pour aller les récupérer !

Les transports justement, parlons-en ! Pour tout dire, il faut passer plusieurs jours dans la ville pour apprendre à les maitriser, au hasard d’une rencontre avec une française à un arrêt de tramway, celle-ci nous a précisé que 6 mois n’était pas de trop pour s'y retrouver. On est rassurée, arriver à nous chambouler, nous, si complémentaires entre un bon sens de l’orientation et une logique sans faille ! Le temps nous manquait, mais pour notre prochain voyage, nous serons équipées d’un meilleur plan des transports, ça c’est certain. En effet, essayez de cumulez une langue inconnue (que vous découvrez) avec une carte de lignes de tram minimaliste : toutes les lignes (une quinzaine) sont de la même couleur sur le plan donné dans le métro… Et les correspondances peu compréhensibles et pas toujours indiquées. Une aventure !

L’avantage d’avoir oublier les tickets à l’hôtel est d’être repassé par le quartier de la Central Station dont le bâtiment est vraiment sublime ! Découvert de nuit la veille en arrivant par le train (avec les illuminations de Noël c’est magnifique), le plaisir est différent mais aussi grand en journée.

Le tramway s’arrête juste devant le musée. Une fois de plus, nous bravons la pluie, et la boue… mes chaussures s’en souviendront. Rappelez-moi d’opter pour un choix plus judicieux - ou plutôt de mieux m’informer de la tendance météo la veille du départ. N’empêche que j’ai pu tester la résistance de cette paire de basket, je les en remercie, mes pieds ont senti la fraicheur de l’humidité, mais n’ont pas baigné dans l’eau.

Le musée est situé dans le Museumwartier (quartier des musées), au sud-ouest du cœur d’Amsterdam. Après nos années d’études en art, c’est une escale indispensable pour nous. Nous sommes ainsi très bien tombées puisque l’exposition temporaire du moment est un parallèle entre l’œuvre de Van Gogh et celle de Munch.

C’est la première fois que leurs œuvres sont ainsi confrontées malgré l’impressionnant lien qui existe entre leurs œuvres, leurs ambitions artistiques et leurs vies.

Vincent van Gogh (1853-1890) et Edvard Munch (1863-1944) sont tous les deux connus pour leurs tableaux et dessins chargés d’émotions, évoquant des thèmes universels comme la mort, la souffrance, la peur, ou encore l’espoir, l’amour, signes d’une vie tourmentée. Les traits et les couleurs sont francs et traduisent un réalisme assez brutal, une réalité difficile avec leur langage très expressif.

C’est un réel bonheur de découvrir les œuvres de Van Gogh : La nuit étoilée (1888), Les tournesols (1890), La sieste (1890) ou encore La chambre à coucher (1889), une œuvre qui m’a personnellement marqué puisqu’elle a demeuré longtemps sur le mur du couloir menant à ma chambre d’enfant et d’adolescente. Je me surprenais à m’y perdre de temps à temps, à venir y trouver le réconfort d’un espace intime, doux, coloré dans cette maison qui m’a vu grandir.

Puis les peintures de Munch : le célèbre tableau Le Cri (1893) dont il existe de multiples versions, La Madone (1914) qui m’a le plus impressionné, Les jeunes filles sur le pont (1901), Le baiser (1897) et sa Nuit étoilée (1922-1924) dialoguant avec celle de Van Gogh.

Nous ne pouvions pas partir sans faire un tour à la boutique de souvenirs. J’ai été un peu surprise par l’étendue de leurs produits à l’effigie des œuvres de Van Gogh… de la simple carte postale à l’étui à lunettes, du mug aux peluches pour enfants, en passant par la sonnette de vélo (et oui, nous sommes bien à Amsterdam!). Un large choix pour faire des cadeaux - mais quelque peu excessif à mon goût, étant plutôt classique avec la carte ou le livre d’exposition.

De jolies choses dans le sac nous nous sommes dirigées vers la sortie : dehors, la nuit est tombée et la pluie… n’a pas cessé ! 

Notre course pour lutter contre les gouttes redémarre, nous prenons le chemin de l’hôtel en faisant une escale pour trouver à nous restaurer sur le pouce. Ce sera salade & sandwich avec les produits du supermarché. Car il faut savoir que les restaurants ferment très tôt et surtout dans certains quartiers où aucun service du soir n’est proposé.

Balader de nuit dans les rues d’Amsterdam est vraiment unique : les intérieurs des appartements sont visibles, pas seulement à l’étage, parfois même au rez de chaussé où les rideaux sont rares. La sphère intime est transmise rapidement aux passants, la curiosité opère, on scrute l’intérieur à la décoration moderne et branchée, parfois luxueuse, chaleureusement illuminé. On a l’impression de découvrir un magasin de décoration tant tout est si bien étudié. D’autres appartements dévoilent des intérieurs vivants et confortables, toujours décorés avec goût, sans oublier la nature et les plantes !